LE PATRIOTISME

Argumentaire de France-Valeurs

    La notion de Patrie ne peut se réduire à des statistiques ou à des organigrammes. Elle a une dimension affective et culturelle marquée .

   Dans ce domaine comme en beaucoup d’autres, il faut tenter d’avoir une vision en stéréo de la réalité en la regardant sous deux angles. Ainsi, pour un Français, l’amour de sa patrie n’est pas exclusif de l’acceptation d’une certaine organisation politique et économique de l’Europe. Il est compatible aussi avec un profond attachement de chacun à son coin de terre.

    L’amour de la Patrie est donc en soi excellent. Ce qui en revanche peut faire problème, ce sont ces déformations de l’idée de Patrie qui aboutissent au mépris des autres hommes et des autres Patries à travers un culte abusif rendu à la Nation plutôt qu’à la Patrie.
Pour tenter d’éclairer la notion de Patrie, nous allons l’aborder successivement sous différents angles: Civisme et Patriotisme, Patrie et Nation, Patrie et Etat, Patrie et Europe, Patrie et Provinces, Patrie et Eglises.
    Nous montrerons ensuite les déformations de l’idée de Patrie et conclurons sur l’éducation à l’amour de la Patrie et à la connaissance de leur Patrie.

1/ De quoi s’agit-il ?

Définitions élémentaires
On lit dans le Petit Larousse .Nation (du latin NATUS: né) = communauté humaine, le plus souvent installée sur le même territoire, et qui, du fait d’une certaine unité historique, linguistique, religieuse, ou même économique, est animée d’un vouloir vivre commun .

Etat = Nation (ou groupe de nations) organisée, soumise à un gouvernement et à des Lois communes (en ce sens le mot prend une majuscule )

Patrie ( du latin PATER: père)

 = pays où l’on est né ou auquel on appartient comme citoyen . Exemple, la France est notre patrie. Ensemble des personnes qui sont associées entre elles de coeur ou de volonté en une nation, que celle-ci soit ou non organisée en un état indépendant.
 Par extension, pays que l’on aime par dessus tout . » Le véritable patriotisme n’est pas l’amour du sol mais l’amour du passé  » , dit Fustel de Coulanges. . .

CIVISME ET PATRIOTISME
    Pour nous, la personne humaine a le pas sur la société. Le but de celle-ci est de favoriser l’épanouissement des personnes qui la composent. Cela dit, l’homme est un animal social comme la fourmi. Il vit en société mais est capable, lui, de modifier l’organisation du groupe.
    Le civisme, c’est le sentiment qui nous pousse à admettre que la Cité est régie par des règles qui visent à préserver l’interêt général et le bien commun .
Il nous amène à nous sentir individuellement responsables de ce bien commun et appelés à travailler individuellement pour le promouvoir .
    Il nous fait admettre que nos droits sont inséparables de nos devoirs et nous pousse à accepter des responsabilités dans la Cité et à prendre les risques correspondants.
    Cette conception du Civisme n’est pas concevable sans une parcelle d’Amour, celui qui englobe et dépasse le respect, la tolérance, voire le pardon.

    Ainsi le Civisme est le fondement du Patriotisme qui s’en distingue par sa dimension affective. Le PATRIOTISME ajoute un sentiment de solidarité verticale entre les générations, l’impression que nous avons une dette de reconnaissance envers nos anciens et que c’est aux jeunes que nous devons la rembourser. C’est une question d’honnêteté .

Il introduit aussi un sentiment de solidarité horizontale entre gens qui parlent la même langue, ont la même culture et ont des intérêts communs.

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Patrie et Nation
Le mot Nation désignait un groupe d’hommes ayant même langue, même coutumes, même volonté de vivre en commun mais pas nécessairement même terre: on a jadis connu la nation franque, la nation tartare, la nation polonaise (qui a survécu aux partages de la Pologne) ; on pourrait parler aujourd’hui de nation kurde .

Patrie et Peuple
Du latin Populus,

 le terme peuple désigne un ensemble de gens qui n’ont pas nécessairement la même terre ni les mêmes habitudes mais qui ont entre eux un lien de caractère souvent religieux: c’est ainsi qu’on parlait du peuple juif (que la diaspora n’a pas fait disparaître)

, du peuple romain et du peuple chrétien … St Paul appartenait à la fois à ces trois peuples .

Patrie et Etat
L’Etat est une organisation politique ayant les attributions de la souveraineté. Il a généralement des frontières reconnues et des institutions propres. Il peut grouper des nations différentes: ce fut le cas de l’Empire Austro-Hongrois, de la Yougoslavie et de l’URSS. A l’inverse, les nations italienne. espagnole et allemande ont été longtemps divisées en plusieurs états. C’est encore le cas en Corée.

Patrie et Provinces
L’attachement de chacun à son coin de terre et à sa culture régionale paraissait jusqu’ici parfaitement compatible avec l’amour de la patrie. Le cas particulier de la Corse montre cependant que l’exacerbation du particularisme local peut aboutir à des situations de tension au détriment de la paix et de la prospérité générales .

Patrie et Europe
Il se trouve aujourd’hui que l’Europe a perdu son rôle dominant dans le monde, que chacune des nations qui la constituent est trop petite pour exercer une influence politique ou être compétitive au plan économique; ces nations ont donc ressenti le besoin de s’associer .

A ce besoin s’ajoutait le souci d’empêcher une nouvelle guerre Franco-Allemande.
Par ailleurs, malgré les différences de langue et au delà des conflits qui les ont opposées pendant des siècles, ces pays se sentent des racines et des traditions communes nées du triple héritage d’Athènes, de Rome et du Christianisme .Dans les faits, l’association des pays a commencé par la création de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (1950) débouchant sur le traité de Rome (1957) qui organisait la Communauté économique Européenne qui ne cesse de s’étendre.

Depuis l’échec de la Communauté Européenne de défense (1954), le relatif succès de la construction Européenne sur le plan économique détone avec la difficulté de réaliser l’unité sur les plans politique, diplomatique et militaire. On note aussi l’alourdissement continu des institutions européennes et la pesanteur des contraintes qu’elles exercent sur les états.

   Cela parait dû au fait que les dimensions humaine, culturelle et spirituelle de la construction européenne ont été négligées au profit de l’économie .

   Quoi qu’il en soit, le patriotisme français devrait pouvoir s’associer à l’idéal des peuples de l’Europe en adhérant, pour reprendre les termes du Pape Jean Paul Il: « à une structure politique commune, émanation de la libre volonté des citoyens européens qui, loin de mettre en péril l’identité des peuples de la communauté, sera plus à même de garantir équitablement les droits, notamment culturels, de toutes les régions. Les empires du passé ont tous failli qui ont tenté d’établir leur prépondérance par la force de coercition et la politique d’assimilation. Votre Europe sera celle de la libre association de tous les peuples et de la mise en commun des multiples richesses de la diversité »
(Discours du 11 Novembre 1988 au Parlement Européen)

Patrie et Eglises
   Les églises ont toujours reconnu la valeur des communautés naturelles comme la famille et la patrie, à condition qu’elles restent fidèles à leur rôle d’accompagnement des personnes.
    L’Eglise catholique a écrit de nombreux textes sur ce sujet, mettant notamment en garde contre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes quand les structures sociales et économiques ne sont pas en place, et que n’existent pas les élites capables de gouverner en respectant les règles de la justice et des droits de l’homme .

    Le Pasteur Vassaux écrit de son côté :  » Une nation n’est pas animée par une force aveugle mais par la claire conscience d’un patrimoine spirituel commun. Sans cette prise de conscience, l’idée nationale risque de dégénérer en nationalisme, exaspération du sentiment national … « (« Eglise, état, armée » Editions Alethina , Lausanne)

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2/ La crise du Patriotisme

La désaffection apparente des jeunes pour la patrie
Voyageant beaucoup, ils ne semblent guère s’intéresser à ce qui fait la France… Selon un sondage récent, la Patrie serait même, pour 45 % des 15/20 ans, la première Valeur à rejeter, avant la recherche spirituelle que récuseraient 42% d’entre eux. (A titre d’information, la Valeur classée en N° 1 serait la tolérance et la N°2 le respect de l’environnement…)
   Tout se tient d’ailleurs: selon le même sondage, 3% seulement d’entre eux respecteraient le bien commun et 19% seulement reconnaîtraient qu’ils sont solidaires des autres…Face à cette situation, un écrivain croate déclarait à Alain Finkielkraut :  » Chez nous aussi, les 15/20 ans se prenaient pour des nomades rock. il a fallu l’agression serbe pour qu’ils réapprennent, d’un coup, leur pays et leur âme. Une mémoire secrète attend au fond des êtres. Les circonstances la dévoilent. Je vous en souhaite de plus clémentes que les nôtres. »

Les déformations de l’idée de patrie
Celles qui considèrent la patrie comme un absolu, les déviations nationalistes, et celles qui la nient au profit d’un nouvel ordre mondial, internationaliste ou marxiste .

Les déviations nationalistes
Pour les Jacobins, la Nation française est seule porteuse de l’idéal de liberté, d’égalité et de fraternité qui constitue l’héritage de la Révolution. La Nation constitue donc un absolu dont le service motive tous les sacrifices et justifie tous les actes, même les plus barbares. Les revers militaires de 1793 et les révoltes populaires qui s’ensuivirent ayant amené les Jacobins à proclamer « la Patrie en danger » , ils n’eurent ainsi aucun scrupule à recourir à la Terreur pour la sauver.

Pour Nicolas Chauvin, un ancien combattant de l’Empire (17 fois blessé, « toujours par devant ») , le patrimoine national se réduit à ses gloires militaires dont l’éclat est à la mesure de la grandeur de la patrie. Pour lui, la patrie a toujours raison et sa doctrine, le chauvinisme, a apporté de l’eau au moulin de la doctrine des nationalités qui a inspiré toute la politique européenne du XIX°° siècle.

Fichte, avec son « discours à la nation allemande », en fut un des théoriciens. Il confond volontairement la notion de patrie et celle d’état et exige l’indépendance politique pour chaque peuple. Il allait notamment en résulter l’éclatement de l’Empire Austro Hongrois, sans parler des revendications indépendantistes d’aujourd’hui. L’hymne de l’Allemagne impériale  » Deutchland uber alles  » répondait à cet appel. En exacerbant une telle conception de la Nation, les Nazis en sont arrivés à considérer et à traiter certains hommes comme des sous hommes et à envahir leurs voisins. Aujourd’hui, cette conception provoque les nettoyages ethniques que l’on sait.
    En France, les conquêtes de la Révolution et de l’Empire nous ont valu bien des haines.

Nous n’en sommes plus là et, la mauvaise conscience et le mondialisme ayant fait leur oeuvre, ce sont les simples patriotes qui risquent aujourd’hui d’être qualifiés de Franchouillards présumés fascistes et racistes.

Les déviations internationalistes
Au XIX° siècle, Auguste Comte, fondateur du positivisme, a lancé l’idée d’une religion positive de l’humanité faisant disparaître, outre les religions, l’organisation sociale fondée sur les états et les patries .

Au nom de l’Evangile, Lammenais le rejoignait, affirmant  » Souvenez vous bien qu’à la patrie, vous devez préférer l’humanité. (…) Les maux qui désolent la terre ne disparaîtront que quand les nations, renversant les funestes barrières qui les séparent, ne formeront plus qu’une unique et grande société… » 

.
Cette conception inspire encore aujourd’hui des écoles de pensée influentes.

Pour des raisons différentes, le marxisme aboutit au même idéal utopique.
    Pour Marx, c’est la classe qui constitue le milieu normal de vie et la classe des opprimés doit s’unir au delà des frontières pour se dresser universellement contre les oppresseurs. A noter qu’on a vu cette théorie mise à mal en 1941 au début de ce que les Soviétiques appelaient La grande guerre patriotique.

3/ L’EDUCATION A l’AMOUR DE LA PA TRIE

   Il s’agit, d’une part, de montrer aux jeunes que, comme disait Renan, « l’existence d’une Nation est un plébiscite de tous les jours » … ( Il y a fort à faire à cet égard alors qu’on leur parle surtout de défense des acquis et des intérêts catégoriels)

 et, d’autre part, de leur expliquer ce que représente notre patrimoine historique, culturel et spirituel.

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    En effet, pour que nous vivions mieux, nos pères ont défriché la forêt, tracé les routes, amendé le sol, bâti et rebâti les villes, guerre après guerre. Notre gratitude est d’abord d’ordre matériel. Mais la façon dont s’est accomplie cette oeuvre, c’est toute notre histoire, celle des Rois et des soldats, celle des manants et des marchands, celle des savants et des clercs .
    Connaître cette histoire, c’est pour nous, aussi vital que, pour l’arbre, plonger ses racines dans le sol. Le Patriotisme, c’est donc un amour à base de connaissance. Notre langue, notre culture, nos modes de pensée et d’agir, tout cela rentre dans cette connaissance.
    S’y ajoute la prise en compte d’un immense capital spirituel, de tout ce qui s’est fait de bien et de beau au long des siècles pour que les hommes soient davantage hommes.
    Le Patriotisme, c’est la perception de tout cela, l’Amour instinctif et raisonné de tout cela et la volonté de le transmettre après l’avoir protégé et embelli.

A l’école
    On ne peut que se réjouir de voir l’éducation civique remise à l’ordre du jour. On espère cependant que les maîtres ne se contenteront pas d’enseigner les bases d’un comportement de citoyen mais qu’ils formeront aussi les enfants à l’amour de la France.    Jean Jaurès s’adressait ainsi aux instituteurs, au début du siècle, :
 » Vous tenez en mains l’intelligence et l’âme des enfants. Vous êtes responsables de la Patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire et à compter . Ils sont français et doivent connaître la France, son histoire, sa géographie, son corps et son âme. Ils seront citoyens et doivent savoir ce qu’est une démocratie libre: quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la Nation. Enfin, ils seront hommes et il faut qu’ils aient une idée de l’homme. Il faut qu’ils sachent quelle est la racine de notre grandeur: la fierté unie à la tendresse. Il faut leur enseigner le respect et le culte de l’âme en éveillant en eux le culte de l’infini qui est notre joie »…

    Des mesures simples et éprouvées paraissent susceptibles d’initier progressivement les jeunes à l’amour de leur pays: promenades commentées, rédaction de monographies, organisation de la découverte des monuments et des plaques commémoratives, participation aux cérémonies patriotiques…

Dans les mouvements de jeunesse
   La même pédagogie peut être appliquée au cours des jeux, des camps et des raids.
Certains mouvements organisent même des pèlerinages à thème sur des hauts lieux, par exemple pour faire découvrir aux participants les champs de bataille de 1914/18 ou les lieux du débarquement de 1944, la guerre de Vendée, l’épopée de Jeanne d’Arc ou celle des maquisards du Vercors.

Dans l’Armée et autour de l’Armée
    Le service militaire était une remarquable occasion de faire réfléchir les recrues à cette réalité qu’est la Patrie et à leur faire mesurer la dette de reconnaissance de chacun à son égard. Le cérémonial militaire exalte d’ailleurs la notion de solidarité entre les générations, en évoquant fréquemment le sacrifice des anciens et leurs batailles.
    Les cadres se sentent au plus haut point investis de la mission de compléter l’éducation civique des jeunes soldats, selon les principes qui viennent d’être exposés. Pour toutes ces raisons, et d’autres, je regrette personnellement qu’il soit mis fin à la conscription.
    Subsistent heureusement les associations dites patriotiques. Déployées sur tout le pays, elles représentent le conservatoire du dévouement à la Patrie. Malheureusement, elles sont constituées de gens âgés et leurs dirigeants n’ont pas tous conscience de leur mission de contribuer à rayonner l’idéal patriotique auprès des jeunes, ne serait-ce qu’en rassemblant les enfants des écoles autour des anciens combattants à chaque cérémonies du Souvenir.

Sur les genoux maternels
    C’est dans la famille que les enfants apprennent le mieux et ressentent le mieux l’amour de la patrie. Comme la Foi, c’est avec la tendresse qu’on la transmet le plus facilement .

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L’éducation par l’histoire
   Les parents et les anciens peuvent ainsi apprendre aux enfants comment s’est faite la France et ce qu’ont apporté les générations successives qui nous ont précédées.
    Les rudiments d’histoire de France peuvent leur être inculqués d’autant mieux, qu’à côté d’ouvrages tendancieux, il existe maintenant des livres admirablement rédigés et illustrés qui retiennent très bien l’attention des enfants.
    A ce propos, l’apprentissage d’éléments d’histoire politique et militaire est nécessaire car, comme écrivait de Gaulle: «  La France s’est faite à coups d’épée ».
    Mais leur attention doit être aussi attirée sur l’oeuvre immense et modeste de tous ceux qui ont contribué au développement économique, culturel et spirituel de notre pays: défricheurs, bâtisseurs, copistes et écrivains, législateurs, savants et artistes…
.     C’est en effet leur immense et patient labeur qui a permis de tisser progressivement cette trame à plusieurs dimensions qui constitue la France d’aujourd’hui.

Histoire, télévision et éducation
    La TV pourrait jouer un grand rôle à cet égard: elle représente un merveilleux moyen d’éducation populaire et il existe déjà de remarquables émissions de vulgarisation historique ou culturelle. Le problème est cependant de diffuser ce genre de programmes plus souvent et à des heures d’écoute convenables. Il faudrait aussi que certaines émissions ne déforment pas la vérité historique. Enfin, dans le cadre de sa triple mission de service public: informer, distraire, cultiver, il faudrait surtout que la TV prenne davantage conscience de ses responsabilités éducatives en ce qui concerne la cohésion nationale et l’amour de la France.

CONCLUSION
   Le civisme est inséparable de l’amour de la Patrie. L’un et l’autre doivent être enseignés aux enfants, mais les adultes ont besoin, eux aussi, d’être entretenus dans ces sentiments .

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PS Cela dit, à propos de Patrie, je me permets d’exprimer (en stéréo toujours) mes convictions personnelles sur deux problèmes d’actualité .
   S’agissant de controverses comme celle sur les origines Chrétiennes de l’Europe, je crois que nous avons à assumer la totalité de l’héritage de nos ancêtres.

    Ma seconde prise de position concerne la polémique sur l’immigration et le racisme.
   Certes, nous sommes tous, à un titre ou à un autre, des descendants d’immigrés… Mais le temps a fait son œuvre et la France est une réalité.
   Certes, nous avons une dette de reconnaissance vis à vis des soldats maghrébins et africains qui ont combattu pour nous. Nous avons aussi à traiter avec justice ces ouvriers que nous avons incités à venir travailler en France il y a 40 ans. Nous considérons les hommes comme égaux en dignité quelle que soit leur couleur de peau.
   Mais il n’y a aucune raison pour que nous continuions à tolérer chez nous des coutumes étrangères et barbares, comme l’excision des fillettes.
   Nous avons de même le devoir de nous défendre contre l’immigration clandestine. Certes, les étrangers en cause vivent mal chez eux et on ne peut leur reprocher d’espérer des conditions meilleures ici .Mais nous ne pouvons pas nous charger de toute la misère du monde ( ROCARD) .
   Tout en contribuant à améliorer leurs conditions de vie chez eux, nous devons nous dénoncer leur adroite exploitation des failles de notre organisation administrative, sociale et judiciaire. .J’en parle en connaissance de cause comme visiteur de prison.
    Les sans papiers me paraissent aussi représenter un vivier pour les révolutionnaires français qui récupèrent ce nouveau prolétariat comme masse de manœuvre pour leurs manifs.

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